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Publié le 20 Août 2018

L'Appel du 18 août : l’éducation artistique est un vecteur d’émancipation

Avec l'appel du 18 août, lancé en Corse, le collectif pour l’éducation par l’art, dont Robin Renucci, la Maison des écrivains et de la littérature et le réseau Tras appellent à une mobilisation collective en faveur de l’éducation culturelle, dès l'enfance et tout au long de la vie.

La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a appelé toutes les forces vives de notre pays à se mobiliser pour réaffirmer la place des arts et de la culture dans notre société. Le président de la République a, par ailleurs, souhaité construire une politique de l’émancipation et de la dignité. La formation d’individus capables de s’émanciper et de s’affranchir des destins auxquels leur milieu social ou/et géographique les assigne est au cœur de l’ambition démocratique, là où le projet libéral a pour conséquence d’asservir ces mêmes individus aux lois du marché dont le moteur est la pulsion consommatrice.

Démocratie

Pour déjouer l’emprise de ce processus de désymbolisation, la nécessité de l’émancipation individuelle et collective doit être réaffirmée avec une urgence absolue en l’inscrivant au cœur des politiques publiques. L’urgence est d’autant plus forte que de nouveaux enjeux sont apparus : ils sont écologiques et exigent de nouveaux comportements ; ils concernent les libertés fondamentales, notamment la liberté de penser et d’agir ; ils sont les conséquences culturelles et politiques liées à l’accélération de l’évolution des technologies (intelligence artificielle…) ; ils sont ceux du partage des richesses (les biens communs, les data…) ; ils appellent à redéfinir les formes du service public et les pratiques de la démocratie.

L’éducation artistique et culturelle constitue le vecteur majeur de la mise en œuvre de cet objectif d’émancipation. Elle propose à chacune et à chacun, dès l’enfance et tout au long de la vie, d’avoir accès à des expériences esthétiques et de s’engager dans des pratiques artistiques. Elle se nourrit de la rencontre avec les œuvres et les artistes. Elle induit une dimension interprétative. Elle ouvre aux différents champs de la création comme du patrimoine et de la culture scientifique et technique. Elle joue un rôle décisif dans la capacité de symboliser, dans le processus d’individuation, dans l’ouverture à la diversité culturelle, dans le développement de l’esprit critique et du discernement et dans l’apprentissage de la citoyenneté. Elle est un ferment de démocratie.

Désorientation et sidération

L’éducation artistique et culturelle ainsi définie, implique la mise en place d’un plan de développement conduisant à :
- appliquer intégralement la charte pour l’éducation artistique et culturelle adoptée le 8 juillet 2016,
- faire entrer dans la loi le droit à la formation culturelle, à la formation aux pratiques artistiques d’amateurs tout au long de la vie, avec les financements correspondants,
- inscrire dans tous les enseignements, y compris les matières scientifiques, une dimension culturelle,
- remettre l’éducation artistique et culturelle au cœur de la formation initiale et continue des enseignants et des chefs d’établissement,
- rendre obligatoire l’aménagement de lieux dédiés aux pratiques artistiques dans les établissements scolaires,
- mettre en œuvre des formations croisées disciplinaires, interdisciplinaires et intersectorielles, associant tous les acteurs de la chaîne de la transmission et de l’éducation sur l’ensemble du territoire,
- impulser un travail interministériel, en cohérence avec la transversalité de ces actions,
- renforcer la coopération entre les différents financeurs, l’Etat et les collectivités territoriales, pour construire une gouvernance partagée garantissant la pérennité des actions et l’équité entre les territoires.

Dès lors, nous appelons l’Etat à préparer avec nous, sans tarder, l’organisation de chantiers de création interdisciplinaire associant artistes professionnels et amateurs, enseignants, chercheurs, médiateurs, éducateurs, dans toutes les régions de France de métropole et d’outre-mer, chaque année dès l’été 2019. Parallèlement, nous appelons toutes celles et ceux engagés dans des projets d’éducation artistique et culturelle à rejoindre la coopérative pour l’éducation artistique et culturelle dont la construction débutera dès le mois de septembre.
La France foisonne de projets inventifs en matière d’arts et de culture depuis plusieurs décennies. Pour faire face à la désorientation et à la sidération auxquelles nous sommes confrontés, le temps est venu du rassemblement de toutes ces forces vives au service d’un nouveau projet collectif d’émancipation à la hauteur des enjeux civilisationnels qui sont les nôtres.

Des membres du collectif pour l’éducation par l’art, de la Maison des écrivains et de la littérature et du réseau Tras se sont réunis du 16 au 18 août 2018 à l’Aria en Corse et ont adopté l’appel ci-dessus.

Collectif pour l’éducation par l’art : Robin Renucci, Jean-Marc Lauret, François Deschamps, Jean-Claude Lallias, Jean-Gabriel Carasso, Philippe Meirieu, Emmanuel Wallon, Patrick Germain-Thomas, Marie-Laure Poveda.

Maison des écrivains et de la littérature : Claude Eveno, Sylvie Gouttebaron, Michel Simonot, Philippe Morier-Genoud, Jude Ismaël, David Christoffel, Bruno Bonhoure, Khaï-Dong Luong, Mathias Mégard.

Réseau Tras (transversale des réseaux arts et sciences) : Antoine Conjard, Lucie Conjard. www.educationparlart.com; www.reseau-tras.org ; http://m-e-l.fr/ www.ariacorse.net

Un collectif d'artistes

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Rédigé par Collectif pour l'éducation par l'art

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Publié le 27 Juin 2018

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Publié le 26 Mai 2018

Un séminaire sur "L'apprentissage du lexique par l'histoire des mots et les pratiques théâtrales en cycle3", organisé par le ministère de l'Education nationale, s'est tenu au lycée Louis le Grand à Paris, mardi 22 mai 2018. A cette occasion, notre ami Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France, est intervenu. Voici le film de son intervention.

Si l'image n'apparait pas dans le lecteur ci-dessus, essayez ICI

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Rédigé par Collectif pour l'éducation par l'art

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Publié le 24 Novembre 2017

Pour savoir qui était Jack Ralite, qui vient de nous quitter, nous vous invitons à lire ce texte rédigé par Emmanuel Wallon, (membre de notre collectif) pour la revue Esprit. C'est ici

 

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Rédigé par Collectif pour l'éducation par l'art

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Publié le 12 Novembre 2017

Jack Ralite est mort ce 12 novembre 2017. Un personnage hors du commun, homme de culture impressionnant, avait été avec Gabriel Garran à la naissance du Théâtre de la commune d'Aubervillers, premier théâtre permanent en banlieue.

En février 2013, Théâtre Ouvert organisait une rencontre hommage à ces deux hommes.

Voici l'intervention complète de Jack Ralite.

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Rédigé par Collectif pour l'éducation par l'art

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Publié le 4 Novembre 2017

Rédigé par Collectif pour l'éducation par l'art

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Publié le 11 Août 2017

A l'Assemblée nationale, la Commission des affaires culturelles et de l'éducation a reçu en juillet, successivement, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et Françoise Nissen, ministre de la culture. Au cœur de l'été nous avons extrait , et croisé, quelques propos concernant l'éducation artistique et culturelle...

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Publié le 19 Juillet 2017

Message de Robin Renucci au Haut Conseil pour l'éducation artistique et culturelle

Ce 20 juillet 2017 se tient à Paris la réunion du Haut Conseil pour l'Education Artistique et Culturelle (HCEAC) dont notre ami Robin Renucci est membre. Ne pouvant y participer, il a adressé aux Haut Conseil la lettre ci-dessous, qui reprend l'essentiel d'une pensée partagée avec les membres de notre Collectif. Il nous autorise à cette publication.

Au Haut-Conseil pour l’Education artistique et culturelle

Réunion du 20 juillet 2017

 

L’’éducation artistique arrive à la croisée des chemins. Jamais en quatre décennies d’expérimentations et de débats elle n’avait suscité autant de colloques passionnés, justifié autant d’ouvrages savants, motivé autant de textes juridiques qu’au cours des dernières années. Elle est entrée dans la loi de « refondation de l’école de la République » et dans la loi sur la liberté de création, le patrimoine et l’architecture, a inspiré des dispositions de la loi portant « nouvelle organisation territoriale de la République », a bénéficié d’une charte, d’une feuille de route interministérielle, de guides et de circulaires pour la définir et l’encadrer, mais surtout pour la développer.

 

En effet l’unanimité s’est faite sur sa nécessité, mais aussi sur le constat qu’elle ne touche encore qu’une petite minorité des élèves et étudiants du pays. De nouveau les campagnes électorales de 2017 ont résonné de vertueuses déclarations d’intention à son sujet. L’engagement a été pris par le président Macron, au premier rang de ses propositions sur la culture, de permettre à tous les enfants et adolescents d’en vivre l’expérience. Il semblerait que cette volonté n’attende plus pour se concrétiser que des moyens budgétaires à la mesure de l’enjeu et des méthodes de coopération adéquates entre les collectivités publiques concernées. 

 

L’éducation artistique se voit pourtant contestée dans ses fondements – le partenariat entre artistes et enseignants (avec souvent le concours de médiateurs) autour d’un projet de réalisation pratique qui favorise la rencontre avec les œuvres et mobilise des connaissances de diverses disciplines – par des conceptions qui en contestent la portée pédagogique, en minimisent la dimension pratique, ou bien en méconnaissent la dimension symbolique.

 

D’abord, de nombreux tenants des fondamentaux la dédaignent car ils omettent que la faculté de dire, de ressentir, de se situer par rapport aux autres et vis-à-vis du monde fait partie du socle de connaissances, de compétences et d’aptitudes sur lequel un jeune doit s’appuyer pour s’orienter, au même titre que lire, écrire et compter. D’autre part, au nom de l’indispensable transmission des savoirs, les défenseurs de l’histoire des arts sous-estiment l’importance des ateliers au cours desquels les élèves éprouvent de manière sensible les langages de ces arts en commençant par s’y initier. Enfin, certains promoteurs de l’improvisation (dont personne ne conteste le rôle qu’elle joue dans le processus créatif), qui érigent en modèles les vedettes de la stand up comedy et d’autres formes de divertissement médiatisé, semblent se satisfaire d’une expression des élèves qui ferait l’économie de la distance critique et de l’effort de symbolisation. 

 

Une éducation artistique et culturelle répondant aux criants besoins de la jeunesse en ce domaine ne saurait se passer des atouts dont ces décennies de patiente élaboration l’ont dotée en France : la centralité d’un projet conçu, conduit, évalué en bonne intelligence entre enseignants, artistes et le cas échéant médiateurs, dont la dynamique implique les élèves et entraîne l’ensemble d’une communauté pédagogique, parents compris. Des études de plus en plus nombreuses attestent les effets positifs de telles expériences du point de vue des individus comme de la classe tout entière, notamment en ce qui concerne la motivation et la concentration des élèves, qu’il s’agisse de musique, d’arts plastiques, de cinéma, de théâtre, de danse ou d’arts du cirque.

 

Encore faut-il réunir les conditions pour que ces expériences esthétiques se multiplient à toutes étapes d’un parcours d’éducation artistique et culturelle, de la maternelle à l’université. Cela requiert un réel élan budgétaire, auquel les ministères concernés doivent contribuer à proportion de leurs moyens. Cela nécessite un effort de formation, tant initiale que continue, des futurs enseignants dans les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPÉ) et des futurs artistes dans leurs filières professionnelles. Cela réclame un effort sans précédent de coordination de la ressource intellectuelle et de la documentation pédagogique, tant physique que numérique. Cela suppose des locaux adaptés aux différentes pratiques artistiques et, surtout, des temps réservés à celles-ci dans les programmes scolaires de chaque cycle.

 

Enfin, s’il n’est pas impudent à un artiste de le rappeler, cela impose aux pouvoirs publics de tous niveaux une coopération systématique et régulière, qui dépasse la rédaction d’un protocole d’accord ou la réalisation d’une opération de communication, afin qu’aucun établissement scolaire ne soit délaissé, ni en zone rurale ni en en zone périurbaine, et qu’à terme aucun élève ne soit privé de la chance d’accorder, à travers les arts, ses émotions et sa raison.

 

Je forme le vœu que le Haut-Conseil devienne la chambre aux échos de ces attentes et une source de propositions concrètes pour en hâter la satisfaction.

 

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Rédigé par Collectif pour l'éducation par l'art

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Publié le 25 Juin 2017

L'éducation artistique et culturelle est à nouveau une priorité annoncée du nouveau gouvernement. Qu'en pensent les praticiens et les observateurs ? Où en sommes-nous ? Où allons-nous? Le collectif "Pour l'éducation, par l'art" animera une rencontre sur ce thème pendant le festival d'Avignon. A vos agendas !

 

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Rédigé par Collectif pour l'éducation par l'art

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Publié le 31 Mai 2017

Dans le cadre du « plan national » pour l’éducation artistique et culturelle qui fut annoncé il y a 5 ans, une des questions débattues se trouvait être la perspective d’un «pôle national de référence » (aussi appelé « observatoire » ou « centre de ressources »...)
Alors que se développent, se diversifient et se décentralisent la plupart des projets, des actions et des acteurs de l’éducation à l’art et par l’art, pour donner force et cohérence à cette ambition nationale, et pour accompagner le développement des politiques territoriales, il nous a semblé pertinent, voire indispensable, d’envisager la mise en œuvre d’une telle proposition.
A condition d’en préciser le sens, la nature et les fonctions.
Nous pensions qu’il serait utile et efficace d’envisager un outil national que nous désignons sous les termes « pôle national de références » ou « observatoire ».
Derrière ces appellations, chacun projettait des images et des perspectives variées et souvent complémentaires : lieu d’évaluation, de ressources, de formation, portail numérique, base audio-visuelle, éditions, colloques, relations internationales, aide à la mise en place de projets territoriaux, valorisation des expériences innovantes...
Parce que nous avons souhaité faire avancer concrètement cette proposition, en préciser le sens, les actions et les modalités possibles, notre Collectif « Pour l’éducation, par l’art » a porté l'initiative d'une première étude de faisabilité sur ce projet, réalisée par Christine Bolze, avec le soutien du ministère de la Culture et de la communication.

Ce travail est aujourd'hui terminé, il peut être consulté (ou téléchargé) ici.

Plus qu'une étude, c'est bien d'une "contribution" dont il s'agit, élément de débat que nous soumettons à l'ensemble de ceux qui auront, désormais, à mener une nouvelle étape de ce combat.

Note : un article complet sur les enjeux du moment "Que peut faire Françoise Nyssen en matière d’éducation artistique et culturelle ?" vient d'être publié dans laGazette.fr sous la plume d'Hélène Girard.

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Rédigé par Collectif pour l'éducation par l'art

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